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mardi, 16 octobre 2012 12:15

Zéro pointé...pour les "spécialistes" de l'Ecole

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Zéro pointé ……C’est ce que méritent assurément pour eux-mêmes et pour le système éducatif qu’ils nous concoctent, les « spécialistes » auto-proclamés de l’Ecole.

Les slogans les plus divers dont  ils sont en train de nous bombarder pour remettre en cause le bien-fondé de la notation des élèves à laquelle sont tout naturellement attachés autant les élèves que leurs parents, ne sauraient nous surprendre malgré le cynisme dont ils sont l’expression, quand on sait ce qui se trame derrière ce que François Hollande et Vincent Peillon désignent du terme de « refondation » du système éducatif.

 

« Rénover notre système d’évaluation… »

Le Ministre de l’Education, Vincent Peillon, affirme que  la concertation pour la « refondation » de l’Ecole a conclu à la nécessité de « rénover notre système d’évaluation …qui produit trop souvent de la « démotivation et de la mésestime de soi » !

Sur la première partie de la proposition,  à savoir la nécessité de « rénover notre système d’évaluation » du fait de la « refondation », c’est tout à fait exact. Certes, dans ce contexte, il ne peut que conclure à cette nécessité de rénover, donner une nouvelle forme, une nouvelle existence au système d’évaluation : la notation telle qu’elle existe aujourd’hui dans un système basé sur les valeurs "travail" et "évaluation des connaissances" n’a plus sa place dans le cadre de la « refondation » du système scolaire.

Rappelons, en effet, que cette « refondation » n’est pas un leurre. Pour autant, il y a trop souvent méprise sur ce terme confondu avec celui de « restauration » ; or, la « refondation » en est son strict contraire puisqu’elle consiste à supprimer tous les cours – plus de transmission de savoirs - pour les remplacer par des activités au cours desquelles les « élèves » sont censés construire leur savoir par eux-mêmes sans obligation de résultat préétablie, ce qui suppose très logiquement, que ces résultats ne soient pas contrôlés et appréciés par une notation quelconque qui viendrait sanctionner la valeur du travail. C’est ainsi que, pour justifier cette impossibilité d’attribuer une note dans ces conditions, ce n’est pas la « refondation » qui est remise en cause, mais la notation.

En ce qui concerne la seconde partie de la proposition de Vincent Peillon, à savoir que « notre système d’évaluation produit trop souvent de la démotivation et de la mésestime de soi », cette « justification » ne repose bien évidemment sur aucun fondement lorsque le système éducatif est basé sur la valeur « travail » avec acquisition de connaissances et formation intellectuelle.

Dans ces conditions, le système de notation  sur 20 permettant une appréciation fine des résultats obtenus par un élève, produit au contraire un motif de progression par le fait de la volonté d’estime de soi incitant à poursuivre les efforts quand les résultats sont bons et, quand ils ne le sont pas, constitue un aiguillon irremplaçable ne  dispensant pas d’une appréciation complémentaire à la note, ce qui s’est toujours fait en marge et en tête des copies ou des cahiers d’écoliers, de même qu’oralement. Rien à redire dans ces conditions, et si cela avait été un mal, cela se saurait depuis longtemps !

Les arguments de la justification…

Mais dans le cadre de la « refondation », il en va tout autrement : pas de résultat pré-établi à atteindre, pas de notation. C’est ainsi que pour justifier la suppression de la notation sur 20, il est procédé à une inversion totale des valeurs avec un cynisme qui dépasse l’entendement, et nous en apprenons de bien « bonnes » !

. Selon une source AFP (Agence France Presse), les spécialistes (sic) de l’Ecole estiment que « les notes découragent et produisent de l’échec » … Selon ces spécialistes donc, la note n’est pas l’expression de la valeur d’un travail, et si la note est mauvaise, ce n’est pas le travail qui est mauvais, c’est la notation qui est mauvaise et qui génère l’échec.

Nous qui avons été en contact avec les élèves pendant tant d’années, avons cru remarquer que les notes permettaient d’apprécier la valeur du travail, de faire le point sur ce qui avait été acquis  afin d’orienter l’élève de telle sorte qu’il puisse toujours améliorer ses résultats , notre rôle étant de fournir un complément d’explications pour faciliter la compréhension d’un savoir mal assimilé ou d’aider à modifier une façon de travailler pour améliorer l’efficacité.

. Pierre Merle, sociologue, spécialiste des questions scolaires (sic), professeur de sociologie à l’IUFM de Bretagne - ce qui explique assurément son propos – renchérit en affirmant : « Nous devons cesser les évaluations croche-pied » !

Nous apprenons donc que la notation que nous pratiquions avec bonne conscience et application pour répondre aux valeurs de la justice  et à laquelle nous avons consacré tant de temps n’est faite en réalité, que pour tendre des pièges aux élèves et les faire tomber. Il fallait y penser !

Par ailleurs, il dénonce l’effet de classement et de compétition induit par une notation fine sur 20 points. L’effet de classement et de compétition étant inhérent à toute vie en société, quoi de plus naturel que de pouvoir se situer par rapport à un savoir, par rapport à une formation intellectuelle, le monde du travail n’est-il pas, lui aussi, un monde de classement et de compétition ? que le meilleur gagne ! où est le problème ? certainement dans le fait que ces « spécialistes » ne destinent assurément pas nos enfants au monde du travail !

Nous apprenons également par Agnès Florin, professeur en psychologie de l’enfant à l’université de Nantes (tout un programme !) que «…mettre une note négative à une dictée n’a aucun sens pédagogiquement parlant... »

Il faudrait qu’elle nous explique, bien que nous ayions malgré tout,  une petite idée sur le sujet : quand le système éducatif continue très majoritairement, à utiliser les méthodes d’apprentissage de lecture de nature globale basées sur la mémorisation des mots et des phrases et non sur leur agencement logique, les enfants sont incapables de comprendre un texte de lecture courante et font un nombre de fautes impressionnant ; dans ces conditions, on comprend mieux que tout ceci ait « intérêt » à être masqué aux yeux des parents.

Mais pour nous,de poser la question : pourquoi la pérennisation de ces méthodes envers et contre tous les effets catastrophiques générés sur le développement intellectuel de l’enfant et alors qu’ils ont été maintes fois dénoncés ? Ne serait-pas « plus positif, pédagogiquement parlant », de supprimer la cause pour ne pas avoir à en occulter les effets?

Le prosélytisme de certaines associations

…Et pour servir la soupe, des associations, dont l’incontournable  FCPE – fédération des conseils de parents d’élèves - censée représenter les parents d’élèves mais qui ne représente qu’elle-même et n’est en fait qu’une antenne du pouvoir politique - ont demandé l’arrêt complet des notes avant le lycée. Nous nous en serions doutés !

Les parents, très attachés au système de notes ne sont bien évidemment pas convaincus. Il est vrai que très peu ont compris les tenants et les aboutissants de la « refondation » du système éducatif, ce qui leur permettrait de réagir plus vigoureusement.

CONCLUSION

 Comment ces spécialistes auto-proclamés de l’Ecole, ennemis du peuple et de la connaissance, osent-ils nous tenir de tels propos de façon aussi insensée quand, cautionnant ainsi la prolétarisation de l’intelligence de nos enfants, ils hypothèquent non seulement leur avenir mais aussi l’avenir de la France appelée à devenir de ce fait, un pays sous-développé, nos enfants devenant totalement inaptes à entrer dans la vie active et à y tenir leur rôle avec toutes les exigences que cela suppose.

Bref ! nous qui défendons les vertus de la notation dans un système éducatif dont la mission doit demeurer celle d’instruire le peuple à leur bénéfice et à celui de notre pays, à tous ces « spécialistes de l’Ecole » (sic) qui ont le cynisme de nous raconter toutes ces balivernes et d’accompagner la mise en place d’un système éducatif aussi inique, nous n'hésitons pas à attribuer un zéro pointé !

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